Ballade des amants à la tombée du jour

lunes, 16 de agosto de 2010


Traduction: Jean Dif

Le lent après-midi décline des huppes.
Comme sa crinière,
où chante dissimulée
l'alouette depuis l'aube
pour effrayer la nuit;
comme baissent les vallées
saturées de fleurs de lavande;
comme l'ombre longue de la tour
qui sur la place progresse.

Tu entends ses pieds nus sur la berge.
Tu sens son ombre ardente
dans les lumières tombées
du rouge crépuscule.

Comme un vent d'abeilles,
tu entends la sève lentement nourrir
le feu de la main qui te cherche
et tu écoutes sur les lèvres
les champs de blé de juin qu'agite une brise de coquelicots.

La peau aimée, le temps arrêté,
la lumière d'or sur les hautes branches,
les doux yeux clairs,
les airs et les cheveux,
la parole obscure
au fond de la rivière
et son silence.

La joue livrée,
la vallée solitaire
qui descend avec la rivière,
les pierrailles blanches
sous le chant de l'eau claire...

Mais, en touchant ses épaules,
du dos s'élève
une colombe triste.

Et c'est la nuit.